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                                      L’origine du nom FALISSARD

 

Il y a quelques années, nous nous sommes penchés sur l’étymologie de l’origine de notre nom.
Certains auteurs, ont donné différentes significations, que nous n‘avons pas retenues, car elles ne
correspondaient pas du tout au sens méridional, dont notre nom est issu.
 
Il y a trois ans, après notre cousinade de Conques, nous avons parcouru le Dictionnaire Provençal-Français,
ou dictionnaire de la langue d’Oc du docteur Simon, Jude HONNORAT, paru en 1840.
En compulsant cette œuvre monumentale, nous avons trouvé dans trois pages différentes les
« trois syllabes » qui forment notre nom.
 
- « FOL, FOUL, FAL, FOUEL », radical qui viendrait du celtique « FOL » = fou, dont on fait le latin
barbare « follus », qui a la même signification, d’où « follis » = soufflet, ballon à vent…
 
- « ISSART », lieu qu’on a issarté ; friche, lande ; destruction (voir ci-après).
 
- « EISSART, ISSAR, EISSART, ISSART » : Essart, terre dont on a arraché les broussailles, terre nouvellement
essartée ou défrichée ; on le dit aussi d’un ravin que la ravine a creusé. ( Etymologie du latin « sarrire »,
sarcler, ou de la basse latinité « exsartum ».
 
Dérivés : Eissarts, nom de lieu ; Des Essarts, nom propre ; Eissart-ar
 
Cette étude que nous avons supposé exact vient de nous être confirmée par le « Dictionnaire des noms de familles
et noms de lieux du Midi de la France » (Editions du Beffroi, 2002) de Jacques ASTOR , spécialiste de l’onomastique *.
 
FALISSARD, nom de famille connu dans le Nord-Aveyron et dans la Châtaigneraie cantalienne paraît représenter
le composé « fol issard » ou « fol » a le sens de mauvais, stérile. Le passage de « o » ouvert à « a » est dû à une
assimilation « o-i-a > a-i-a », où la première voyelle s’est assimilée à la dernière ou bien alors a-t’on ) faire à une
hypercorrection * en fonction de la prononciation par « o » ouvert de « a » atone.
 
« ISSART », est une variante courante « d’Eissart », issu du latin de basse époque « exartum », du latin classique « sarire », sarcler.
Le préfixe « ex- » est par lui-même évocateur de l’évolution du sens vers l’idée de piocher pour arracher, pour déraciner,
pour faire disparaître la végétation buissonnante et arborescente. « L’Essart » désigne en effet le défrichement,
le nettoyage d’une terre, en vue de sa mise en culture. D’où des noms de domaines agricoles exprimant par eux-mêmes
les conditions de leur apparition.
 
Nono dans sa jeunesse, a connu ce travail pénible de l’écobuage. Cela consistait à arracher et / ou à couper ronces, genêts, etc…,
à les laisser sécher et à les brûler. Ensuite on défrichait. En fonction de la déclivité du terrain, on utilisait la houe,
ou la pioche avec un tranchant, et / ou la charrue attelée d’une paire de bœufs. Après les semailles, on y récoltait de belles moissons.
 
Nono a vu des pailles mesurer près de deux mètres de hauteur. Elles portaient d’énormes épis qui baissaient la tête, ceci étant dû au
poids des grains dont la farine donnait un pain savoureux.
 
Nous avons trouvé des lieux-dits :

 

nono falissart

 

  - 1) « Falissard », qui s’est transformé au 18° siècle en « Falissart ».

  - 2) « La cabane de Falissard ».

   Ces deux hameaux sont situés dans la commune de Mourjou (Cantal)

  - 3) « Falissard », dans la commune de Bagnac-sur-Célé (Lot) aux limites du Cantal. Voir photo de Nono

   Peut-être et très certainement, d’autres lieux portent ou ont porté ce nom.

   A ce jour nous ne les avons pas tous identifié.

 

 

Yves MARRET a découvert dans la Châtaigneraie cantalienne (région de Maurs), des Falissard, nés au début du 17° siècle.
Peut-être, notre aïeul commun Géraud dont nous ne connaissons pas sa date ni son lieu de naissance serait issu de ce terroir ?
Toujours est-il que le nom de Falissard ou Falissart, provient d’un domaine agricole où se trouve un terrain stérile que l’on nettoie,
où l’on défriche et brûle la végétation afin de mettre cette terre en valeur… et qui donne de très bons résultats.
Par extension, nous pouvons dire que les Falissard sont des gens… de valeur, qui mettent du cœur à l’ouvrage.
La rédaction
 
* Jacques ASTOR : né à Servian dans l’Hérault en 1946, dans une famille de viticulteurs.
Il réside et travail dans une imprimerie à Millau (12).
C’est lui qui a confectionné le « Dictionnaire de la vigne et du vin en pays d’Oc » dont l’auteur est Nono Falissard.
L’ouvrage de Jacques ASTOR est en dépôt chez Nono au prix de 76 euros + 6,31 de frais d’envoi.
Il est très utile pour ceux qui pratiquent la généalogie et ceux qui désirent connaître le sens et l’origine des noms de familles
et de lieux du Midi de la France.
 
* Onomastique : Elle se définit comme l’étude des noms de personnes et des noms de lieux.
Elle a pour objet la recherche de la raison d’attribution d’un nom à une personne ou a un lieu à une époque et dans une région donnée.
 
* Assimilation : L’assimilation phonétique est l’identification d’une voyelle et d’une consonne à une voyelle ou une consonne voisine.
 
* Hypercorrection : Faute principalement due à la rectification systématique de traits particuliers à un parler ;
ainsi la prononciation « b de v » a-t-elle entraîné l’hypercorrection du « b » de Gabales en « v » de Gévaudan.